Le moulin à huile de Neuville sur Ain.

Le liquide en or des bords de l’Ain.

C’est un moulin chargé de traditions que celui qui borde les rivages de l’Ain sur la commune de Neuville sur Ain. Avec Jayat, il fait partie des rares moulins d’huile de noix à rester encore en fonctionnement dans notre département.

Ici, deux filles qui ont repris les rennes après le décès de leur père accueillent une clientèle qui vient parfois de très loin pour faire l’huile de noix et de noisettes Au bord de l’Ain, le moulin à huile fait partie du patrimoine,

En entrant, dans ce moulin, situé au 73, rue du docteur Hubert, en plein coeur de la cité neuvilloise, on ne peut s’empêcher de penser à Jean-Claude Léger, le meunier, l’âme de cette bâtisse, qui est décédé en 2005. Ce moulin continue de tourner et ce sont donc Nadia et Nathalie, avec le gendre Pascal, qui ont choisi de poursuivre l’activité autour de la fabrication de  l’huile de noix, de noisettes, mais aussi d’amandes.

 

On ne pouvait pas laisser, ce moulin sans vie, et nous avons choisi, avec ma soeur de poursuivre l’activité», explique Nadia, même si elles reconnaissent que ce ne fut pas facile de remplacer le paternel.

Lulu Allardet et Gérard Martin-Berne sont à la tâche, toute la semaine, autour de la meule de plus d’une tonne avec des gestes qui sont d’une époque bien révolue. La meule en pierre du haut Jura réduit la noix, avant la chauffe, un autre tour de meule, et la mise sous presse. Le liquide, couleur or, coule, après une filtration.

Le moulin accueille toujours plus de clients, qui parfois passent la journée pour s’imprégner de l’ambiance si particulière des lieux, ou tout simplement découvrir la magie de la fabrication de l’huile de noix. L’accueil est toujours au rendez-vous.

On vient bien sûr de tout le département de l’Ain, et même de la Meuse, de l’Isère, des Hautes-Alpes Au bord de l’Ain, le moulin à huile fait partie du patrimoine, et lorsque l’huile se fait, l’odeur parvient jusqu’au pont de pierre.

Ce moulin de Neuville-sur-Ain date de 1771, comme le pont qui traverse la rivière d’Ain. Autrefois, c’est l’eau de la rivière, qui apportait l’énergie au moulin. Mais depuis un siècle déjà, le modernisme est passé par là et l’électricité a apporté un peu de confort à la fabrication, et à la chauffe. Mais les vieilles pierres témoignent encore du moulin d’avant.

Comment ça marche ?.

Dans le moulin à huile, l’énergie naturelle ou animale est transmise par les mêmes moyens que dans les moulins à farine. Il est également équipé de meules. Mais c’est là qu’intervient la différence fondamentale. En effet, la meule ou les meules, verticales ou couplées parallèlement quand il y en a deux, roulent dans un « bassin » en pierre haussé sur un socle à hauteur de poitrine. C’est dans ce bassin que l’on déverse les oléagineux à réduire en pâte. Un racloir fixé à l’axe qui assure la rotation de la meule tournante avec lui pour racler le fond du bassin et ramener constamment la pâte sous la meule. Les deux autres éléments caractéristiques du moulin à huile sont le foyer et le pressoir.

Avant de faire le processus de l’huile, les noix doivent être séchées pendant plusieurs mois, cassées soit mécaniquement, soit manuellement sur une tuile faitière posée sur un genou et un maillet en bois. Elles sont mondées exclusivement à la main. Il faut savoir que 5 kilos de noix sèches donnent 2 kilos de cerneaux et un litre d’huile.

Pour l’extraction, les cerneaux sont réduits en pâte avec une meule en granit de plusieurs centaines de kilos. Cette pâte sera ensuite chauffée à 50° maximum et acheminée vers le pressoir. Telle de l’or liquide, l’huile de noix coule alors d’une façon lente et va ainsi embaumer toute l’huilerie.

Les nouvelles gérantes permettent chaque année dans le cadre des journées européennes du patrimoine d’en apprendre bien plus sur ce travail de transformation des noix à l’huile. Gratuitement, chacun peut donc pénétrer dans ce bâtiment, chargé d’histoire. Autrefois, les clients déversaient les noix à l’étage, puis le système, par une trappe, permettait d’alimenter la meule. Vous aurez aussi la possibilité de goûter au vin de noix qui si l’on n’y prend pas garde se boit trop facilement tant il est succulent; ou bien encore à la tarte à la lie de noix.

Le moulin de Neuville sur Ain, est en activité chaque année jusqu’au mois de mars généralement. C’est à cette époque que le travail est le plus important après le ramassage des noix Les prises de rendez-vous pour apporter, les noix, les noisettes, les amandes s’effectuent les lundi, jeudi, samedi de 8h30 à 12 heures, et de 13 à 17h30. Comptez environ 2 euros par kilo  de cerneaux ou de noisettes si vous en apportez. Tel : 04 74 37 72 80 ou 04 74 37 77 84. Des visites en groupes ou pour les scolaires peuvent également être organisées.

 

L’huile de noix ne se conserve pas plus d’un an, car elle rancit vite. Comme les autres huiles riches en oméga 3 (huile de colza, huile de lin…) elle doit être conservée à l’abri de la chaleur et de la lumière pour ne pas rancir et garder son arôme. Aussi, elle doit être gardée dans le bas du réfrigérateur ou consommé rapidement. Contrairement aux autres huiles, celle-ci a la particularité de ne pas se figer lorsqu’elle est refroidie.

 

Il est recommandé de stocker cette huile dans un flacon en verre foncé ou opaque, car ce condiment est très sensible à la lumière qui accélère sa dégradation.