Le château d’Oliferne.

Une cité considérée comme imprenable.

 

Les points de vue ne manquent pas pour contempler la vallée de l’Ain. Et notamment depuis certains édifices comme le château d’Oliferne niché à 800 m d’altitude entre Ain et Jura. Bâti au 13e siècle, le château d’Oliferne fut détruit en 1592 par les troupes du Roi de France, Henri IV. Il n’en subsiste aujourd’hui qu’un ensemble de maçonneries ruinées. Les éléments les plus importants sont situés au sommet de la crête rocheuse. Ce sont d’abord les vestiges du logis du château, bâtiment de 17 m de long sur 10 m de large. L’emplacement du donjon se devine également, tandis qu’à proximité une citerne voûtée est demeurée intacte. Un mur d’enceinte long de 300 constitue un premier ouvrage de défense. Il marque sans doute les limites du village, au pied du château.

Un chantier de restauration notamment par l’association pour le développement et l’aménagement de la Petite Montagne et le foyer rural de Vescles depuis 1997 a été entrepris. Son but est de mettre en valeur ce site.

Histoire : le territoire semble appartenir à l’origine à l’abbaye de Saint Claude. Pour défendre le site stratégique du confluent de l’Ain et de la Bienne et la frontière de la Franche-Comté, plusieurs châteaux furent bâtis au Moyen Age dont celui de Boutavant, non loin de celui d’Oliferne. Ce dernier aurait été bâti avant 1300 où l’on retrouve des premières mentions en 1290. Mais les sources précises manquent. Au début du 14e siècle, il existait au pied de c hâteau, un bourg de 140 à 200 habitants.

Oliferne était considéré comme imprenable mais fut cependant conquis en 1361 par Thiébaud de Chauffour, chef des routiers, qui rançonna Tristan de Chalon pour 1000 florins. Le château fut détruit en partie vers 1455. Il semble qu’il ait été réparé et réoccupé par une garnison comtoise. En 1592, les troupes du Roi de France, Henri IV, envahirent la Franche-Comté et détruisirent la plupart des châteaux, dont celui d’Oliferne. La seigneurie d’Oliferne passa par héritage en 1607, à la famille de l’Aubépin qui possède toujours ce site.

Le site vous permet de découvrir quelques vestiges. Il s’agissait d’une résidence de seigneur, située sur un site stratégique. Elle présentait une construction sobre, sans luxe ni éléments d’apparat. Ce château fut bâti en pierres brutes irrégulières extraites des bans de roche se trouvant sur place. Malgré cette économie de moyens, Oliferne avait belle allure avec 300 m de murs d’enceinte, un promontoire rocheux exceptionnel sur la vallée de la rivière d’Ain, un donjon, un logis et d’autres corps de bâtiments non encore identifiés. C’était une construction en éperon barré, comme les châteaux cathares ou alsaciens, occupant tout le sommet du pic rocheux.

Le logis faisait 17 m de long pour 10 m de large, possédant un mur bouclier arrondi au Nord. Un étage demeure recouvert presque en totalité par les décombres. Deux autres étages sont discernables sur les parties de murs les plus hautes.

Le donjon est situé de l’autre côté de la plateforme où l’on distingue à peine l’emplacement. Elevé de 3 ou 4 étages, c’était un poste de guet incomparable.

 

Diverses légendes.

Comme souvent, les légendes courent au sujet des châteaux et celui-ci n’échappe pas à la règle. Les légendes qui se rattachent à ce site ont souvent plusieurs variantes. Certaines sont lugubres. On raconte ainsi qu’il fut habité par un seigneur cruel qui était toujours en guerre avec ses voisins, dont il s’était fait d’implacables ennemis. Vainement, ils avaient tenté de s’emparer de son manoir : leurs efforts venaient se briser aux pieds de cette forteresse. Aussi reconnaissaient-ils « qu’on ne pouvoit la prendre ou conquerre que par l’art de nigromance ».Il était impossible de reconnaitre les traces des excursions de ce satané saigneur. Il faisait ferrer ses chevaux à rebours et déroutait ainsi tous ceux qui cherchaient à le suivre. A la fin cependant, un des plus acharnés parvint à corrompre, avec de l’or, un des gardiens du pont-levis, et à s’emparer du château qui fut détruit. Le seigneur put s’échapper, mais ses trois filles furent enfermées vivantes dans un tonneau garni de pointes de fer et précipités du haut du rocher : elles roulèrent dans cette horrible prison jusqu’au fond de la vallée et se perdirent dans la rivière d’Ain. Pour perpétuer le souvenir de cet évènement, le peuple appela les Trois Damettes, trois pointes de rocher, d’inégale hauteur, qui se trouvent sur la rive gauche de l’Ain.

Un garde forestier, attiré un matin par un bruit de chasse, était arrivé à une clairière de la forêt où s’élevèrent les ruines du château d’Oliferne. Là, il avait trouvé rassemblés sous les amples rameaux d’un chêne, une foule de grands seigneurs, de belles dames et de piqueurs, les uns mangeant sur le gazon, les autres gardant les chevaux ou distribuant la curée à de nombreux limiers. La joie la plus vive animait le banquet. N’osant aborder une société aussi brillante, le garde s’était retiré par un sentier oblique. Enchanté d’un spectacle su nouveau pour lui, il retourna la tête afin d’en jouir encore…Tout avait disparu. On dit que les flancs de cette verte montagne retentirent toujours du son des cors, des voix humaines et des aboiements prolongés qui composent le concert magique où se plaît l’âme de l’ancien seigneur de cette terre, autrefois maître des vallées de l’Ain, de l’Anchéronne et de la Valouse. On dit encore que cette montagne boisée est célèbre par ses enchantements.